Le distributeur brésilien, Pao de Açucar, désormais aux mains du groupe Casino, a diligenté auprès de son comité d’audit une enquête sur la période 2009-2012, lorsque la société était encore dirigée par Abilio Diniz.
Un trou dur à expliquer…
Selon les médias WanSquare et Epoca, les conclusions de ce rapport d’enquête évoquent un « trou » de 8,5 millions de réales. Grupo Pao de Açucar (GPA), le plus grand groupe de distribution brésilien aujourd’hui entre les mains de Casino fait de drôle de découvertes.
Alors qu’il prend les rennes de l’entreprise fin 2013 après être entré en conflit ouvert avec Abilio Diniz, l’ancien patron, et après avoir enfin trouvé un accord permettant à tout le monde de sortir la tête haute, Jean Charles Naouri décide d’instaurer un comité d’audit.
En avril 2014, un article à charge du journal brésilien « Epoca » lance de sérieuses accusations de corruption à l’encontre de deux anciens ministres en poste en 2010 et qui auraient touché d’importantes sommes via une société de consulting de la part de GPA. Dès lors, la nouvelle direction demande au comité d’audit de réaliser une enquête interne avec l’appui de personnalités judiciaires extérieures. L’objectif donné est simple. L’enquête doit prouver si les transferts d’argent en question, réalisés entre 2009 et 2012, étaient réellement motivés. Le comité d’audit vient de rendre ses conclusions. Et celles ci sont assez sévères pour l’ancienne direction du groupe de distribution brésilien. Les enquêteurs ont identifié des transferts pour un montant de 8,5 millions de réales (2,4 millions d’euros), remis à différentes entités associées aux ministres évoqués plus haut. Sur ce total, seuls 500.000 réales sont traçables et portent une légitimité évidente, peut on ainsi lire dans le rapport d’audit que WanSquare a réussi à se procurer. Ce qui veut bien dire que les 8 millions restants n’en ont pas…
Une absence de traces qui laisse présager une affaire de corruption
Les enquêteurs n’ont ainsi trouvé aucune trace de mandats ou de facturation de l’agence de consulting qui permettraient d’expliquer les 8 millions restants. Le Brésil vit des heures difficiles actuellement . L’économie du pays subit un très net ralentissement alors que sur le plan politique, la présidente actuelle, Dilma Rousseff est vivement remise en question après une série d’annonces décrivant plusieurs mécanismes de corruption.
La firme pétrolière Sud-Américaine Petrobras est aussi l’une des principales entreprises mise en cause. De l’avis d’expert locaux, c’est tout le pays qui est rongé par cette corruption tentaculaire. Pour les entreprises implantées à l’international, ces pratiques posent évidemment problématiques. Pour stopper les effets collatéraux, celles-ci mettent en place des systèmes de contrôle interne de plus en plus structurés et systématiques, comme l’a fait Casino au sein de sa filiale.